Antoine Verdon

Antoine is an entrepreneur and investor based in Zurich, Switzerland (read more).

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Lancement d’EOS: la guerre des blockchains a commencé

June 8, 2018 Leave a Comment

Chronique blockchain “Cryptovalley” publiée dans Le Temps, 08.06.2018

La nouvelle blockchain EOS apporte une alternative à Ethereum sur le marché des smart contracts.

A l’heure où ces lignes sont publiées et après une série de faux départs, on devrait avoir assisté au lancement du protocole EOS, une nouvelle blockchain créée en 2017 par un groupe de vétérans de l’industrie permettant de faire tourner des applications décentralisées à grande échelle. Au fil d’une ICO (Initial Coin Offering) qui s’est étendue sur un an, le projet EOS a réuni un trésor de guerre de 4,2 milliards de dollars (4,12 milliards de francs), ce qui lui assure une viabilité à très long terme. Pour prendre la mesure de cette somme, seules deux IPO ont récolté plus d’argent dans le monde en 2017. C’est aussi la première fois qu’ethereum se trouve face à un concurrent direct sérieux: la bataille pour la domination du marché des smart contracts a commencé.

Ethereum a été le premier à offrir la possibilité de développer des smart contracts et cette blockchain représente aujourd’hui la deuxième plus grande capitalisation après le bitcoin. Mais le protocole ethereum présente de nombreuses failles: le modèle de minage utilisé est trop gourmand en énergie, le temps de transaction est trop long (en moyenne six minutes) et la bande passante est trop faible (15 transactions par seconde – à titre de comparaison, le réseau VISA en permet 24 000). La pression sur le réseau va continuer à s’accroître ces prochains mois avec le lancement de plusieurs grands projets tels qu’augur, golem et mana (Decentraland), qui vont générer une augmentation sensible du nombre d’utilisateurs.

Moins d’électricité, plus de transactions

Grâce à un consensus formé par un groupe de 21 mineurs seulement, élus par la communauté, EOS permet non seulement de réduire la consommation électrique, mais également d’augmenter l’efficacité en permettant un début pouvant monter à 6000 transactions par seconde. Le projet a aussi pour ambition de révolutionner l’expérience utilisateur, en offrant la possibilité de créer un compte comprenant un nom d’utilisateur et un mot de passe, que l’on pourra récupérer en cas d’oubli. Ethereum, de son côté, ne met à disposition qu’une longue clé chiffrée (par exemple «3a1076bf45ab87712af64ccb3b10217737f7faacbf2872e88fdd9a537d8fe266») qu’il faut conserver précieusement, faute de quoi les fonds détenus deviennent inaccessibles et il n’y a aucun moyen d’en reprendre possession.

Nouvelle maturité

A beaucoup d’égards, l’arrivée d’EOS sur le marché fait penser à la guerre des systèmes d’exploitation entre Microsoft et Apple. On assiste à un débat entre les développeurs privilégiant les aspects techniques et ceux donnant une valeur plus importante à l’expérience utilisateur. Tout comme sur le marché des systèmes d’exploitation, il n’y aura probablement pas de vainqueur unique, mais les plateformes vont se différencier plus clairement l’une de l’autre, et cette compétition va permettre à l’écosystème blockchain d’atteindre de nouveaux degrés de maturité.

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Crypto-fundraising et réintermédiation

May 11, 2018 Leave a Comment

Chronique blockchain “Cryptovalley” publiée dans Le Temps, 11.05.2018

Partout autour du monde, le cadre légal entourant les ICO (initial coin offering, ou levée de fonds organisée via l’émission d’une cryptomonnaie) est en voie de se clarifier et les règles émises par les principaux régulateurs montrent des signes d’harmonisation. De façon générale, afin d’éviter d’être classifié comme un produit financier, et donc soumis aux règles correspondantes, un token nouvellement émis doit être doté d’une utilité, un peu comme un timbre qui permet à son acheteur d’accéder à un service postal.

Cette utilité doit être accessible aux acheteurs dès la mise sur le marché des tokens, faute de quoi ces derniers représenteraient une promesse de produit futur, qui donnerait à leur acquisition un caractère d’investissement spéculatif. Ces dernières années, la plupart avaient pris le parti d’utiliser le lancement de leur token comme plateforme de communication afin de présenter leur vision et de recevoir les fonds permettant de réaliser le projet au cours des années à venir. Autant dire que l’obligation qui se dessine est en passe de complètement renverser ce système.

Rêve brisé

Sur les seuls mois de janvier à avril, les fonds récoltés par le cryptocrowdfunding en ligne ont dépassé de cinq fois les montants levés à travers des fonds d’investissement traditionnels. Constatant cette évolution, de nombreux commentateurs voyaient déjà une foule citoyenne prendre le pouvoir et désintermédier les capital-risqueurs traditionnels. La réglementation telle qu’elle se dessine est en passe de briser ce rêve.

Pour récolter l’argent nécessaire à la création d’un prototype fonctionnel, de plus en plus de fondateurs se dirigent en effet vers les solutions offertes par les investisseurs professionnels. On en revient donc au système connu comprenant business angels et venture capitalists. Quant aux tokens, ils pourront être vendus pour financer la phase de croissance, une fois le produit lancé. Voire même donnés: on a récemment assisté à une augmentation considérable du nombre d’«airdrops», consistant en la distribution gratuite de tokens à des adresses Ethereum répondant à un certain nombre de conditions fixées.

Cette dernière solution est peut-être la plus élégante, car s’il existe une demande pour le produit envisagé et que les tokens émis ont réellement une utilité, un marché se créera, permettant l’achat et la vente de ces derniers. Et pour les investisseurs comme pour les fondateurs qui en recevraient une partie, ces tokens représenteraient un bonus pour la création d’un nouveau marché décentralisé, reçu en échange du risque important encouru.

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